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J'ECRIS ET CHASSE LE HANDICAP

27 avril 2013

N°86 LE CORPS HUMAIN EST SACREMENT RESISTANT !

Il y a un temps que je n'ai plus rien écrit sur ce blog et pourtant, des internautes ne cessent de le fréquenter. J'aurais eu beaucoup de choses à dire mais la souffrance m'a obligée à réduire mon écriture. Alors je suis restée présente sur mon blog politique. Et les articles sur les guerres au Mali, en Syrie m'ont demandé beaucoup de temps. Sur ces zones, il n'est pas facile d'obtenir des informations fiables. J'avais déjà connu cette situation avec la Libye.

Et puis, ce blog était stimulé par les envois de François Geoffroy. Ceux qui ont suivi nos échanges publiés dans ce blog ont pu se rendre compte que son état se stabilisait et que sa situation économique s'était résolue après avoir surmonté toutes les arcanes admistratives. J'ai commis l'erreur de lui proposer une suite à caractère romanesque, il en était enchanté et j'ai reçu une avalanche de textes écrits à la hâte et qui demandaient à être peaufinés. J'ai été débordée, je n'ai pas pu suivre. Et quand la souffrance est le handicap, on n'a pas envie de le clamer haut et fort. Il faut vivre soi même la douleur chronique pour comprendre les limites vécues.

Je n'ai pas résolu les problèmes d'un passé immédiat et j'en ai  rajoute bien malgré moi. J'ai acquis une certitude, c'est que le corps humain est sacrément résistant. Attaqué de toutes parts, il résiste et le sujet atteint reste capable de savourer un bon plat, de partager le plaisir d'une partie de scabble avec un partenaire coriace, ça stimule les neurones ! Pendant tout ce temps, j'ai acquis une autre certitude, c'est normal que ceux qui ont fait une tentative de suicide soit mis en assistance psychiatrique car , ce qui est dans la normalité, c'est s'accrocher à la vie. Et pourtant la souffrance ne la rend pas aimable, plus d'une fois je me suis dit que j'avais dû atteindre le 10 sur l'échelle de la douleur qui va de 1 à 10. Fréquenter les médecins, c'est l'espoir d'avoir un mieux mais avec une affection chronique et l'âge qui s'est rajouté, l'espoir se heurte à la déception.

Je me délabre. Toujours autre chose. Je vais devenir une encyclopédie médicale. Depuis deux jours, je sais que j'ai un nouveau truc avec un nom drolatique. Une hypothyroïdite hachismoto. Je vous en parlerai demain. Je fatigue et je vois toujours aussi mal, mon assistant oral ne fonctionne pas et ce n'est pas commode de m'assurer que je vous livre un texte correctement dactylographié.

 

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14 novembre 2011

N°85 C'est l'enfer

Un an après mon accident, je tenais un stand à Thann (Haut-Rhin) et dédicaçais mes livres lors d'une fête Art et Artsanat organiséee par le centre culturel de la ville où j'avais eu l'occasion d'un tête à tête avec Pierre Seghers.

Une jeune femme vint vers moi avec le sourire et dit combien elle était contente de me voir rétablie. Elle était infirmière et se trouvait dans le service des soins intensifs quand j'y ai été admise. Je parcourais mon corps avec ma main valide et articulais "enfer". Elle en était bouleversée et n'avait jamais vu un autre patient se manifester ainsi.

Il y a trois semaines, à 7h30, une douleur fulgurante m'a réveillée et pendant trois jours, je n'eus guère de soulagement. Une sciatique à droite s'était mise en place. Je sais que j'ai passé deux semaines atroces, les désordres organiques s'enchaînaient, le tout compliqué par la prise accrue sur conseil du médecin au téléphone d'un médicament qui provoqua une sécheresse salivaire gravissime. Je vais mieux et voudrais bien être ainsi ce prochain samedi où mon François et moi célébrerons en toute intimité notre mariage.

J'ai désormais un suivi en ostéopathie qui m'apporte un réel bienfait. L'espoir fait vivre et c'est sur cette note optimiste que j'arrête ce blog. François Geoffroy est toujours silencieux sauf pour aplaudir notre mariage. Donc rien de particulier sur sa santé. Nos échanges m'auront rendue consciente des dégâts d'une vie de travail sur un organisme humain.

14 novembre 2011

N°84 méchanceté pathologique

J'ai pris beaucoup de chemins de traverse comme dit Montaigne avant de pouvoir parler de ma grand'mère. Elle n'enviait pas  l'argenterie de la bourgeoisie, elle la possédait et avait une femme de ménage pour la faire reluire.  Certes, ta grand'mère en disant que ton père était "un accident de capote" cherchait à blesser ce que faisait ma grand'mère avec continuité. "Mademoiselle, vous n'arrivez pas à la hauteur de ma cheville", ça, c'est ma grand"mère s'adressant à moi, cette fille venue de nulle part. Cette interjection était fréquente et ne me faisait aucun éffet, je la trouvais ridicule. J'étais plus mortifiée quand je devais signer au bas d'une feuille le coût du repas que j'avais pris chez elle ou qu'elle éteignait sa radio en disant:

- Vous n'avez pas à consommer ma TSF.

Je pourrais multiplier les exemples sauf que je me suis appliquée à nettoyer mon cerveau de tels souvenirs qui concourent tous à révéler sa suffisance et sa pingrerie. Elle savait maquiller sa vraie nature et jouait les grandes âmes auprès d'autres. Quand j'étais en lettres supérieures, le montant de ma bourse d'études était supérieur à mes frais d'internat. Comme tutrice, elle recevait l'excédant. Moi, je n'avais pas le moindre argent de poche. Si je demandais 1F pour un cahier, je recevais la pièce à travers la figure. Par contre, ma bourse reçue, elle courait chez la dentiste, une notable qu'elle connaissait et payait mes soins dentaires en cours. J'en ai montré de l'humeur car comme étudiante, la dentiste alignait ses honoraires sur les tarifs de la sécurité sociale. Ma grand'mère s'exclamait :

-Mademoiselle n'est pas contente que je paie ses dettes!

Je ne devais pas ébruiter ses simagrées mais on devait savoir à la ronde les largesses prodiguées à sa petite fille.

Elle était narcissique et j'ajouterai perverse. Si je parlais avec un garçon de mon âge, elle écrivait à ceux qui m'estimaient que"je m'affichais avec un garçon, elle se faisait du souci et versait des larmes de sang". Bref, j'étais ingrate et pas fréquentable.Elle m'affligeait tant d'injures, qu'avec une rage intérieure, j'avais envie de faire une connerie pour que ces sales propos trouvent une réalité d'être. Je n'en faisais rien sachant que cette gueuse en aurait été trop contente! J'avais de qui tenir, n'est-ce pas?

Je pourrais écrire des pages sur sa méchanceté et perversité.

Sa fille, ma mère, n'était pas mieux mais elle ajoutait à ces travers la violence qui aurait pu conduire au meurtre. Ce qui stoppait le geste fatal, c'était la vue du sang. Elle cessait et avait peur mais elle ne soignait pas, elle m'expédiait avec la même violence une serviette mouillée qui permettrait de cacher le sang. Et pourtant, j'ai eu longtemps pitié d'elle, je sentais dans ses emportements une grande souffrance intime. J'ai cessé de la plaindre quand j'ai saisi toute la haine qu'elle nourrissait.

Quand elle est morte, j'ai reçu une lettre de son cousin germain donc mon petit cousin, il a la double nationalité française et américaine, il dut quitter la France avec la Seconde guerre mondiale. Il refit ses études de médecine aux USA et devint chirurgien. Par une petite cousine par alliance, il avait lu mon livre "Le miroir sans tain" et c'est ainsi qu'il eut envie de m'écrire. Il me dit que," malheureusement, par les femmes, et cela remonte  à mon arrière arrière grand'mère, il y avait un mean streak ce qui correspondrait à une méchanceté congénitale. Initialement, la généalogie montre qu'ils ont été des naufrageurs sur la côte nord bretonne, les Bretons les appelaient PENZE. Leurs cousins de Cornouaille britannique n'étaient pas mieux. Tout ceci me rappelait les romans de Daphné Dumourier.

 

7 novembre 2011

N°83 passage du blog à 2 voix à l'aventure solitaire

épisode  83

Discuter sur l’actualité, écrire des poèmes m’intéressent davantage que de tenir ce blog.

Depuis que François Geoffroy s’est lancé dans une aventure d’écriture pour son simple plaisir et ne veut surtout pas qu’une professeur lui signale des passages fautifs ce qui n’est pas son souci et lui gâche la spontanéité d’une écriture qu’il veut jubilatoire pour lui-même, François Geoffroy ne m’envoie plus de mails.

Je me rends compte que ses mails me boustaient pour tenir ce blog afin de pouvoir mettre ses textes en ligne. Cette petite entreprise d'un blog tenu par deux invalides avait mis de la lumière dans cette période de vie où à la souffrance s'ajoutaient les difficultés pour régulariser sa nouvelle situation financière due à l'invalidité qui stoppait sa carrière. Il a confessé son goût naissant pour écrire sa biographie. L'entraide que nous avons eu dans l'écriture lui a donné goût à cheminer en dehors de moi et ma manie des corrections. Les éditeurs connaissent ce problème et ont dû le résoudre lors de la dernière Foire Nationale du livre à Nice qui fut transférée à Paris, les gros trusts voulaient pouvoir exercer un contrôle direct sur cette foire dite nationale du livre et éliminer toutes ces petites maisons d'éditions applaudies par le public à cause de la place réservée à l'imagination en action.

L'histoire la plus piquante qui fut contée lors du colloque à Nice des éditeurs en région auquel je fus associé  est celle de Joffo avec le sac de billes où il remercia son nègre avec un flacon de parfum de son magasin de coiffure car il ne pigeait pas la différence entre sa cassette sans intérêt et la version finale qui fut le succès inattendu par le nègre lui-même qui, alors en rade de contrat,s'était dit qu'il devait donner vie à cette cassette pour justifier une rémunération. Par après, il y eut un protocole d'accords avec l'éditeur quand celui-ci sut l'entière vérité.

Joffo fut invité à la foire du livre de Saint-Louis dans le Haut-Rhin. Et les bibliothécaires s'étonnaient que l'auteur ne sache pas parler de son vécu à des collégiens. Je me suis contentée d'écouter et réalisais que Joffo, ingrat à l'égard de son nègre était aussi un mufle avec cette suffisance d'un auteur à succès qui n'en n'est pas un. Les génies authentiques sont modestes.

Sache donc François que je suis heureuse que tu poursuives tob expérience d'écriture par une voie autre que celle du blog. Si l'écriture est plus qu'un hobby mais un travail d'auteur, tu auras besoin de communiquer avec le nombre et la nécessité d'un éditeur se posera même si tu t'en ris aujourd'hui.                       

16 octobre 2011

N°82 séquelles psychiques et physiques

épisode 8é

Mon expression lapidaire pour évoquer ma grnd-mère était pour en faire entendre plus sans avoir à développer les situations qui permettaient cette affirmation. quand j'ai commencé ce blog, je me demandais si j'aurais le courage de parler de l'enfance. Elle est une plaie vive et le pire : est-ce l'enfance bafouée ou le corps meurtri par un chauffard. Au centre de rééducation,une kiné m'avait dit que j'avais une expérience inégalée de la souffrance physique. Je suis restée un moment sans comprendre qu'elle me parlait de l'accident subi et intérieurement, je pensais que le drame de l'enfance était peut être pire. J'ai esquissé un sourire sans rien dire qu'un hochement de tête perplexe, interrogatif.

Trente ans après cet accident de la route, dans l'échelle de la douleur, je placerai en premier plan la douleur physique. Je n'arrive pas à la juguler, je suis totalemet dépendante d'elle, elle annihile mon énergie, je dors de longues heures, j'en éprouve de la satisfaction mais bien peu de temps car la douleur revient au galop et empeste mon existence.

  1. Mais j'avais envie de faire le point. François Geoffroy me dit que je parle parfois de l'enfance donc pas de l'accident et de ses conséquences. Mais il a été si rude de sortir des tribulations de l'enfance que je trouve que l'accident de la route est d'autant plus injuste, il vient briser ce que j'ai construit, ce sera irréparable et m'obligera à endurer des souffrances chroniques.  J'ai fui l'enfance saccagée mais que faire avec un corps qui souffre même en marchant à petits pas, "à trotte-menu" come le dit si bien Alphonse Daudet dans l'une des lettres de mon moulin.                                                    
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14 octobre 2011

N°81 Un rêve: s'embourgeoiser

épisode 81

Commentant l'un de mes textes, François Geoffroy écrit :

      "ma grand-mserère était la désespérance incarnée". Cette phrase a une grande force narratrice. m’écrit François Geoffroy

      Pour se connaitre soi-même ne faut-il pas savoir d'où nous venons, nos parents mais aussi les parents de nos parents ? Ne sommes-nous pas nous-même l’aboutissement de ces générations successives dont le passé a été tellement perturbé par les évènements, les guerres, la misère..et autres ?


      Ta grand-mère me rappelle ma grand-mère paternelle qui disait parfois :

 

"Que la vie est donc âcre et le bonheur pointu!"

      Phrase qui m'a marquée par sa lourde charge représentant une vie essentiellement faite de frustrations.

      Elle mettait son bébé (mon père) dans le lit conjugal pour repousser les avances sexuelles certainement brutales de mon grand-père qu'elle ne supportait plus.


      Autre phrase que j'ai entendu de ma mère qui parlait de la naissance de mon père:

      "Ton père avait entendu son propre père dire violemment à sa femme de toutes façons, il (mon père) n'est que le résultat d'un accident de capote!"
      Comment imaginer que mon père, homme en devenir, pouvait se construire avec de telles traces laissées dans son très-fonds.


      La grand-mère paternelle était femme de ménage et avait les goûts de ses patronnes pour les belles choses bourgeoises, lingerie, vaisselle...etc Alors que mon grand-père avait quitté l'usine après avoir été marqué à l'encre rouge comme anarchiste.

      Il s'était mis à son compte comme ferblantier. Mon père racontait qu'il l'accompagnait dans ses tournées avec un âne et une carriole. Le grand-père, ouvrier qualifié d'usine était devenu réparateur de casseroles. Un trou au fond de la casserole et le grand-père soudait une pièce d'un sou pour le boucher.

      Travail de misère qui rapportait trois sous et pas la bonne paie de maitre ouvrier comme avant chez Scheider (dans le Creusot). Le couple se déchirait pour des désirs de vie opposés. La grand-mère voulait s'enrichir sou à sou alors que ses patronnes l'exploitaient et le grand-père avait choisi l'indépendance de l'artisan. Mon père racontait l'histoire de cette casserole réparée chez une petite grand-mère sans le sou. Au moment de payer, mon père , chargé de l’encaissement, dit à la vieille dame: "C'est cinq sous!" Son père le reprend et dit à la vieille "Mon gars se trompe, ce n'est que deux sous"


      En repartant, mon père interroge le sien en lui disant "mais tu sais bien qu'un gros trou comme ça c'est cinq sous!" Son père lui dit: "Oui mais pas pour elle, tu as vu où elle habite et comment elle est habillée? Pour une vieille comme ça, c'est 2 sous!"

 
Comment ne pas imaginer les querelles entre cet homme prêt à "donner" son travail si son client est trop pauvre et cette femme qui passe le chiffon sur l'argenterie de la bourgeoisie de La Charité sur Loire en rêvant de s'en acheter à l’identiquel?

François Geoffroy

13 octobre 2011

N°80 ostéopathie

épisode 80

 

Le  temps a passé avec plein de journées ensoleillées. Mon compagnon François et moi séjournions au Lavandou, belle station balnéaire avec son sable fin, la Grande Bleue et une petite ville aux magasins coquets avec des fournitures originales. Nous avons vécu au ralenti avec mon entêtement à aller mieux. Ce n'est pas possible avec une neuropathie, même la morphine n'est pas agissante. En tous les cas pas les dérivés.

J'ai fait appel à un médecin de proximité, généraliste et homéopathe car avoir un médecin qui dépend d'un centre de soins, ce n'et pas simple, pas de visites à domicile et consultation à jours et heures fixes. Ce médecin m'a orientée chez un ostéopathe qui a remis au calme mon genou droit. Lors de la seconde visite, il a longuement manipulé mes cervicales et mon crâne, des douleurs se réveillaient.

- Il y a beaucoup de traumatismes a-t-il répondu.. Puis une manipulation au niveau des dorsales et une autre concernant la jambe droite.

- Le côté gauche, c'est inutile, a-t-il dit.

- Les informations n'arrivent plus au cerveau, ai-je répliqué..

Il a approuvé de la tête. Quand il eut terminé, il s'exclama

- Je suis très content. Je n'imaginais pas pouvoir intervenir sur autant de points. Dans les joiurs à venir vous aurez des surprises.

Le lendemain, j'étais estomaquée. Ma cheville gauche vivait. Je l'écoutais, j'avais perdu la notion d'une cheville normale. Plus d'ankylose, plus de petites bêtes agglutinées et qui suppriment toute circulation normale. Je faisais effort pour me rappeler depuis quand cette cheville avait cessé d'être normale, deux ans, c'est probable. Et la jambe n'était plus un tronc d'arbre que je traîne avec obstination. A condition de trouver le bon rythme, mon pied gauche se place normalement pour une marche correcte.. C'est une situation extraordinaire mais je ne suis toujours pas solide. Fini la canne élégante, pour aller au Lavandou, j'avais pris les cannes anglaises et je continue. Après un mois et demi de la manipulation du genou droit, la douleur n'est pas revenue. Mon prochain rendez-vous est le 20 octobre, à savoir si les mieux persisteront.

Je garde l'espoir car le cerveau est éducable et 3/4 d'heure à le manipuler a pu activer des zones avec déficiences neuronales. L'homéopathe me fait faire des piqûres mais je suis toujours aussi fatiguée par contre son traitement pour la vessie est un succès, pour le dolico colon aussi.

5 septembre 2011

N°79 parlons d'autre chose ou autrement

épisode 79

Je n’écris plus en dehors des réponses à des mails.

François Geoffroy et moi avons tenu ce blog pendant 80 épisodes en comptant celui à venir. Il est possible que vous retrouviez François sur son propre blog. Si c’est le cas, je vous le ferai savoir. Il était séduit par l’idée d’un roman à quatre mains et m’a envoyé un texte drôle pour démarrer le processus. Très mal en point depuis trop de temps, ma vue qui se carapate et tout mon organisme qui se dégrade n’encourage pas la bonne humeur. Alors le professeur, que je fus,  refait surface et exige un effort soutenu dans tous les paragraphes. A 58 ans avec une invalidité mal digérée, les pinaillages d’un professeur qui rappelle ceux que l’on n’a pas écoutés dans le jeune âge deviennent insupportables.

Pour moi, les choses doivent lui paraître aisées. et pourtant, je peux passer jusqu’à trois heures sur l’un de ses textes pour peaufiner, être le plus proche de sa pensée. Quand tout est dit limpidement, l’effort d’écriture est fort heureusement gommée, il n’est pas facile de concevoir qu’il y a un tel travail. Et après cela, j’éteins l’ordinateur, je n’ai finalement rien écrit de moi-même et je m’en sens flouée. En plus, rester trop longtemps devant un clavier  fait que je souffre exagérément, lombaires, intestins, et de l’os sacrol-liaque droit rien de réjouissant.

Quand la machine est si grippée, on ne propose pas un travail en équipe. Tout est de ma faute à vouloir faire comme si la forme était là.

Sous peu, mes 70 ans. Et en prévision, la venue de ma fille aînée et de ma benjamine avec leur famille. Alors, je tente de faire bonne figure et de combattre cette fatigue accablante. Quand je dis à du voisinage mes 70 ans proches, c’est l’étonnement, je continue à faire illusion. Tant mieux. Je conserve une expression à mon regard ce qui masque ma malvoyance et je maintiens un x avec mes lèvres pour avoi l’air souriant. Je viens de refaire des semelles orthopédiques et la marche en est meilleure. Pour ce qui est du reste, je fais fonctionner mes muscles pour stopper la descente d’organes puisque ma réaction d’instinct est la bonne. Pas d’opération possible mais en cas de situations pénibles, recours à in pessaire. Pas la joie ! La résistance du corps ne cesse de m’étonner ainsi que l’instinct de vie. Bizarre cet accroche à la vie alors que la douleur inviterait à la démission. En plus, je vivais avec ma rage de triompher en littérature. Mes ambitions se sont éteintes mais j’aime à savourer la poésie des grands classiques. A la télé, je participe aux jeux de connqissances et je suis plutôt bonne, même en calcul mental. Chacun y aura reconnut l’émission des chiffres er des lettres.

 

 

 

15 août 2011

N°79 Souffrir réduit au silence

épisode 79

Je n’écris plus en dehors des réponses à des mails.

François Geoffroy et moi avons tenu ce blog pendant 80 épisodes en comptant celui à venir. Il est possible que vous retrouviez François sur son propre blog. Si c’est le cas, je vous le ferai savoir. Il était séduit par l’idée d’un roman à quatre mains et m’a envoyé un texte drôle pour démarrer le processus.Très mal en point depuis trop de temps, ma vue qui se carapate et tout mon organisme qui se dégrade n’encouragent pas la bonne humeur. Alors le professeur refait surface et exige un effort soutenu dans tous les paragraphes.A 58 ans avec une invalidité mal digérée, les pinailleries d’un professeur qui rappelle ceux que l’on n’a pas écoutées dans le jeune âge deviennent insupportables.

Pour moi, les choses doivent lui paraître aisées. et pourtant, je peux passer jusqu’à trois heures sur l’un de ses textes pour peaufiner, être le plus proche de sa pensée.Quand tout est dit  limpidement, l’effort d’écriture est fort heureusement gommée, il n’est pas facile de concevoir qu’il y a un tel travail.Et après cela, j’éteins l’ordinateur, je n’écris rien de moi-même et je me sens flouée.En plus, rester devant un clavier trop longtemps fait que je souffre exagérément, lombaires, intestins, rien de réjouissant.

Quand la machine est si grippée, on ne propose pas un travail en équipe.Tout est de ma faute à vouloir faire comme si la forme était là.

Sous peu, mes 70 ans.Et en prévision, la venue de ma fille aînée et de ma benjamine avec leur famille. Alors, je tente de faire bonne figure et de combattre cette fatigue accablante. Quand je dis à du voisinage mes 70 ans proches, c’est l’étonnement, je continue à faire illusion. Tant mieux. Je conserve une expression à mon regard ce qui masque ma malvoyance et je maintiens un x avec mes lèvres pour avoir l’air souriant.Je viens de refaire des semelles orthopédiques et la marche en est meilleure.Pour ce qui est du reste, je fais fonctionner mes muscles pour stopper la descente d’organes puisque ma réaction d’instinct est la bonne. Pas d’opération possible mais en cas de situations pénibles, recours à un pessaire. Pas la joie. La résistance du corps ne cesse de m’étonner ainsi que l’instinct de vie. Bizarre cet accroche à la vie alors que la douleur inviterait à la démission. En plus, je vivais avec ma rage de triompher en littérature. Mes ambitions se sont éteintes mais j’aime à savourer la poésie des grands classiques. A la télé, je participe aux jeux de connaissances et je suis plutôt bonne, même en calcul mental, chacun y aura reconnut des chiffres et des lettres.

 

  

 


 

  

1 août 2011

N°78 nostalgie et divertissement par l'écriture

 

épisode 78

Trançois Geffroy écrit :

Je te lis "...sous perfusions (à l'hôpital) et alors les douleurs s'arrêtent, je deviens légère."
Le rêve de tous ceux qui souffrent tout comme nous : Retrouver la légèreté du corps et de l'esprit lorsque le mal fait silence.
N'est-il pas regrettable d'avoir gardé à la mémoire des traces de certaines souffrances passées et celles laissées par la légèreté que nous avons connue?
Serait-ce si bon de ne pas avoir cette mémoire, si vive parfois, celle qui nous triture avec force l'espritr?
Il nous faut gérer tant de choses à la fois quand nous souffrons depuis longtemps.
Il nous faut faire aussi avec la confusion de nos sens qui ne savent pas s'organiser sereinement.
Quand mon mal de dos se tait, est-ce parce que mon mal de genou a pris le dessus ?

 Lorsque je n'aurai plus mal à mon genou, pourquoi ne serait-il pas possible que mon dos garde le silence?
Ce serait trop simple, si j'ai moins mal à mon pied gauche, c'est "grâce" à une rage de dent fulgurante qui m'obsède.
Une douleur se substitue à une autre qui attendra son tour pour revenir prendre la première place...

          A Mulhouse, j’avais un très bon médecin de famille comme on disait alors et, un jour, il râlait après un patient qui venait de quitter son cabinet et ne le fréquentait que pour avoir des arrêts de travail, il râlait parce que l’individu se plaignait de partout, peut être pour se rendre plus crédible mais, du coup, il ne l’était plus :

- On ne souffre pas de tous les côtés, à la fois ! disait-il. Et il ajoutait :

- mais je ne dirai jamais à quelqu’un qu’il n’a pas mal s’il me dit le contraire. Il peut franchir la porte de mon cabinet et s’effondrer.

Ces propos me sont restés en mémoire. Et me sont revenus intensément à l’esprit quand une douleur intense réduisait au silence une autre moindre et que j’avais estimé pourtant intense. Il faut avoir une expérience des diverses douleurs pour répondre convenablement à un docteur questionnant sur l’intensité d’une douleur. Eh oui ! François, si ton dos te paraît tranquille, il est fort probable que c’est ton genou qui l’emporte sur l’échelle de la douleur. D’ailleurs, bien à contrecœur, tu as découvert qu’une neuropathie ne guérit pas. Si tu dis à quelqu’un que tu ne peux guérir, les gens te regardent comme si c’était de ta faute puisque tu as admis que le mal s’imposait. Quand je suis en face de telle attitude, je change de conversation. Ces gens m’énervent et n’ont aucune disposition pour comprendre un mal qui leur est étranger.

             Mais je ne te souhaite pas d’avoir à hurler que tu n’en peux plus d’avoir mal. J’ai dit HURLER comme un patient du Docteur House, le téléfilm où il n’y a que des pathologies  extraordinaires, au point que ça réconforte « On ne va pas si mal que ça ! Y a pire que nous ! »

           Quand on est dans le haut de gamme de la douleur et qu’elle prend tout le corps, celui-ci laisse échapper des plaintes. S’il est déjà trop épuisé, car la souffrance épuise, il geint et est capable d’émettre des sonorités qui nous sont étrangères. Hurler ou geindre, on s’en fout, c’est la vie qui est en jeu.

Alors oui, pendant tout ce temps de souffrance, nous en crevons de ne plus pouvoir accéder à cette légèreté à laquelle toutes nos fibres aspirent.
Au delà de mon mal et des mes inquiétudes sur le temps qui passe, au delà d'un avenir qu'il m'est impossible lucidement d'envisager sans ce mal, c'est de cette légèreté inaccessible dont je crève le plus.

 

J’espère que tu connaîtras la tranquillité du corps. Tu es jeune. Mon compagnon me faisait remarquer qu’à 58 ans, en Roussillon, j’escaladais encore les Albères. C’est 65 ans passés, que j’ai senti les effets de l’âge s’ajouter ou renforcer les séquelles de l’accident de la route.

Je te lis "tu voudrais être poète? Mais il vaut mieux faire du vélo que de la poésie.  C'est bien payé (le vélo), alors que le premier nenni."
Et bien moi, je sais pourquoi je voudrais être poète. D'abord je n'ai plus de soucis avec des revenus, pré-retraite et invalidité m'ont enfin rendu des revenus décents.
Si je veux être poète, c'est pour cette légèreté que je reconnais en eux, dans l'envolée de leurs mots qui m'attirent dans "des domaines non localisés".
Ce serait autre chose que cette frénésie, cette folle fébrilité de mes doigts qui courent sur le clavier pour extirper quelques phrases exorcisant mon mal.
J'ai souvent l'impression de rabâcher la même bouchée de mauvais goût, de ruminer vainement des mots qui tous se ressemblent, qui ne servent à rien ou alors à si peu.
D'accord, je conviens que pendant que j'écris, j'oublie mon mal mais il est bien court le temps de l'écriture dans ma journée.

 

Rien ne t’empêche d’anticiper sur ce que tu écriras par la suite. Y penser, c’est donner plus de fluidité au style, c’est aussi donner plus de profondeur aux confessions qui ont pour premier intérêt de faire le point avec nous même, de savourer des moments dont nous n’avions pas conscience comme la légèreté d’un corps en bonne santé. L’intérêt aussi, c’est d’accéder aux travers de nos existences à la philosophie, elle intéresse le nombre et est une voie nécessaire pour atteindre à la Sagesse. Et si la Sagesse, nous nettoyait de la douleur ? Un pari à tenir, non ?

Certes, les envolées lyriques peuvent paraître légères. Cala demande beaucoup de travail sur le style, refaire sa phrase jusqu’à ce qu'elle nous satisfasse. Une très vieille dame m’a dit que ma poésie amoureuse lui donnait des ailes, on se sent tout revigoré. On peut obtenir cet effet  en prose. Ma nouvelle « La sulfureuse Alesia et Vert-Bouteille dans le temple de la bière et du chou » aurait donné à certains l’envie irrépressible d’aller déguster une choucroute.

Ce sont les autres qui nous font savoir si notre style est léger, capable d’émouvoir, de divertir. Ce sont les autres qui nous conférent le titre de poète tout comme celui d’écrivain. Et un auteur veut avoir des lecteurs, des auditeurs, il faut donc que les textes circulent, soient publiés. Et publier représente un coût, il faut donc vendre. Et il n’y a pas de déshonneur à vendre, c’est la joie d’avoir des lecteurs, de partager sa pensée, ses joies, ses enthousiasmes, parfois les peines. Mais il ne faut pas ressasser, ça t’ennuie et ce serait ennuyer les autres.

Rien de pire pour un auteur que d’ennuyer.

Nous pouvons ralentir notre écriture et la faire exister autant qu’elle nous soulage. Si ce n’est pas un plaisir, inutile de s’imposer un pensum. Tu vas avoir un temps d’arrêt avec les soins que nécessite ton genou. Quant à moi, cette semaine, je vais chez la pédicure, mes orteils recommencent leur problème, consultation chez le gynécologue. J’aurais aimé concourir à un prix de poésie. Il me reste moins d’un mois pour réaliser un manuscrit de quarante pages. Je pense que je m’y prends trop tard. Pour me donner une vraie chance, il me faudra attendre l’an prochain, si le prix existe encore. Il s’agit de l’édition du manuscrit. Les vrais prix son devenus rares. Trop souvent des prix organisés par des associations pour rétablir leurs finances. C’est un peu comme tous ces jeux où les organisateurs engrangent beaucoup de fric avec les SMS et les appels téléphoniques. Ces associations font des concours dans toutes sortes de catégories : classiques, néoclassiques, formes fixes, formes libres. Et le poète paie pour chaque texte soumis selon la catégorie. Il y a même une académie qui pour le repas payant en l’honneur des récipiendaires demande que les auteurs distingués apportent de leurs livres pour que la dite association les remette à des lauréats.

Alors quand on recherche des prix sérieux, ce n’est pas simple. Il y a l’Académie Française qui octroie des bourses pour des recueils publiés dans l'année. Mais elle va vers les éditions émanant de trusts. Comme ditl ’adage « l’argent retourne à l’argent donc aux plus riches ».Le comble, seule la poésie classique peut concourir.  Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Prévert n’ont plus le droit d’être cités ? Et non plus le verset claudélien nommé par les soixante-huitards « du music-hall pour archevêque ».Pour ta gouverne, puisque tu t'intéresses à l'écriture poétique, je puis t"affirmer qu'un poète qi pratique la poésie dite libre maîtrise parfaitement la poésie classique, il recourt à certaines de ses règles auxquelles il ajoute d'autres règles, bien souvent héritées de la musique pour créer sont propre rythme. Moi-même, je me réclame du free jazz. Donc, la poésie libérée n'est pas une écriture qui s'affranchit de règles. Mais quand on a sa propre rythmique, on ne peut pas faire marche arrière. L'Art dévore ses formes pour explorer d'autres univers.

En septembre, François et moi allons au Lavandou, lieu que nous aimons bien. Pour conclure, je dirai que l’écriture est pour divertir. Nous ne sommes en contrat avec personne, sauf avec nous-mêmes et avec les  presque 2000 personnes qui fréquentent notre blog. Je lorgne les N° qui réapparaissent chaque fois qu’un épisode est mis en ligne. Les personnes qui reviennent sur le blog ne sont pas comptées, les 1755 visiteurs pour être précis sont donc des personnes différentes. Chaque jour, les revisiteurs sont dénombrés dans une colonne rouge, une dizaine environ. Que le nombre reste constant est important, ça veut dire qu’ils reviennent et qu’on ne les a pas lassés ;

Nous pouvons aussi nous prendre à un autre jeu. Un épisode de vie nous intéresse et nous poursuivons dans cet trajectoire comme pour un roman. Qu’en dis-tu ? Un roman à quatre mains, ça pourrait être amusant.

Mon généraliste actuel est très amusé et satisfait par ce blog qui permet aux intéressés de rompre avec l’isolement où l’invalidité pourrait non confiner. Il reconnaît la valeur thérapeutique de notre expérience.

 

 

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