Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'ECRIS ET CHASSE LE HANDICAP
5 janvier 2011

N°31adaptation d’un dentier. causes et conséquences en médecine allopathique

Épisode 31

« On ne soigne pas une ampoule en enfilant une chaussure neuve ». Cette image éloquente employée par un dentiste chevronné à l’adresse de la jeune fille, étudiante chargée de la réalisation de ma prothèse qui objectait face à mes douleurs que ma gencive était bien abîmée, était pour l’inviter à rectifier la prothèse jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus mal. Pour ce faire, la prothèse est enduite d’une fine pâte verte et molle puis, après l’avoir mise en bouche et serrer les dents, elle est retirée, là où la pâte a disparu, il faut réduire l’épaisseur de la prothèse. Sur quatre semaines, la prothèse du bas est ainsi ajustée. Avec les congés scolaires, la mise au point n’est pas totalement terminée.

Mais un mieux considérable. Avec mes gencives qui guérissent, je me réveille presque en bon état. Moins de contractures le long du rachis, moins de sciatiques enflammés. Rien que par ce que j’ai dû endurer pendant plus de deux ans, la chirurgienne dentiste du Centre mutualiste dentaire mériterait d’être condamnée. Ça la rendrait consciente des méfaits d’une prothèse mal adaptée sur la santé du patient. Mais quelle bagarre pour avoir gain de cause car aucun médecin pour attester des désordres causés par l'appareil  dentaire. La justice n’est pas de ce monde comme dit le nombre bien prosaïquement.

Il y aura un ultime ajustement à faire mais j’attends que mon étudiante soit revenue. Et ma bouche évolue, donc il faut donner au temps au temps. Depuis plus d’une semaine, j’ai un sentiment d’équilibre en bouche. Du jour au lendemain, cet équilibre s’est fait ressentir alors qu’en toute bonne foi, j’aurais pu soutenir que l’appareil n’était pas bien équilibré. Mais les tests avaient été faits donc j’attendais patiemment la suite. A chaque nouvel appareil, j’ai eu cette sensation de déséquilibre qui finit par disparaître.

Il doit bien y avoir une cause, mais en médecine, la recherche d’une cause n’est pas essentielle. En allopathie, ce sont toujours les conséquences qui sont objectivées, alors on soigne, pas toujours avec succès puisque si la cause demeure, le mal réapparaît. Sans doute, cette moitié de la face qui a été reconstruite intervient dans ce problème d’adaptation. Ce n’est que deux semaines après ma sortie de coma que j’ai pu demander à une soignante de me soulever pour que je puisse me voir dans une glace. Devant sa panique, je l’ai rassurée. Je savais bien que je n’étais plus la même. Par le toucher, j’en avais pris conscience.

Quand je me suis vue, j’ai ri. Ma narine de gauche s’étalait sur une partie de la joue. Rien ne me fut dit là-dessus. L’ORL trouvait le nez très bien, même si les infirmières m’avaient conseillé de lui montrer une photo pour demander le même nez. En réalité, les muqueuses tuméfiées se résorbèrent et, au bout de six mois, j’eus un nez conforme à la normalité.

Ma bouche était de travers, déviée vers la gauche. J’ai demandé qu’on m’apporte un miroir de poche et, dès que j’avais un peu d’énergie, je m’exerçais en lorgnant dans le miroir à remettre ma bouche en bonne place et je m’appliquais à ourler les lèvres car celle du bas reconstruite était un soupçon plutôt qu’une lippe.

Je m’efforçais aussi à redonner vie à mon regard. La paupière de droite se fermait involontairement mais le médecin chef m’avait prévenu que, pour refaire la sous paupière, le nerf sous orbitaire avait sans doute été coupé et que ce nerf là, en général, ne repoussait pas, il faudrait m’habituer à ma paupière qui flanche.

- Par rapport aux restes, ce n’était qu’un détail que je devais accepter, a-t-il dit.

Ce que je fis mais, au bout de plusieurs mois, le nerf retrouva sa gaine, il repoussa et ma paupière se comportait bien normalement. Pour ce qui est des nerfs qui repoussent, ce fut aussi le cas dans la dernière phalange greffée à l’index gauche, elle retrouva toute sa sensibilité. Cela se fit dans les six mois ce qui était court. Le chirurgien intervenait en microchirurgie si rien ne s’était produit dans les trois ans.

Avec l’accident vasculaire cérébral, la bouche était repartie de travers. Je croyais devoir l’aider à retrouver sa place, cela se fit tout naturellement en cours d’hospitalisation.

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité