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J'ECRIS ET CHASSE LE HANDICAP
26 mars 2011

N°50 Mourir sous anesthésie, fin enviable

 

Épisode N°50

Ma machine est grippée et pas moyen de la remettre sur rails, un état infectieux mais où se loge l’infection ? Partout, des bactéries qui devraient se limiter à l’intestin mais pas suffisantes pour perturber la formule sanguine. Il reste que j’ai mal et les traitements locaux font que ça va mieux jusqu’à ce qu’autre chose se déclanche. Cystite, par exemple. Inflammation de l’endocol. Candidose buccale. Je n’en finis plus. Je rajoute le mal de gorge, le rhume, tant qu’à faire.

Sur le plan des yeux, c’est le statut quo.

-         Mais pourquoi, je vois moins bien ?

Optimiste incorrigible, je veux toujours que les médecins disent le pourquoi.

-         Votre vue est très mauvaise.

-         Je le savais. Mais dans le mauvais, je voulais rester au moins mal et non pas du mauvais passer à l’encore plus mal. D’autres lunettes ?

-         Elles n’apporteront pas de mieux

-         Et réduire un peu de myopie au laser ?

-         D’où tenez vous ça?

-         Dans les dossiers santé de la télé.

-         Ce n’est pas pour vous.

Avec la télé, la médecine fait des miracles. On se demande pourquoi on meurt encore, pourquoi, il y a des aveugles.

Par deux fois, on nous a parlé d’une petite caméra qu’on avale et qui explore l’intestin. Mais on ne nous a pas dit que c’était vrai pour l’intestin grêle, que pour le colon, c’était à titre expérimental. Dans deux ans, ce sera sans doute vrai.

Alors moi, dans quatre jours un colo scanner est programmé. Le gastroentérologue ne veut pas de coloscopie.

-         Plus de 100 fractures et 24 anesthésies, des embolies à répétition … Un AVC. Une anesthésie générale, ce n’est pas recommandé.

J’ai un doute sur le nombre de fractures. Je ne dis rien, tant pis, si la secrétaire médicale est allée au raccourci. Il faudrait que j’énumère pour compter, ça prendrait trop de temps.

-         Ma dernière anesthésie remonte à 1984, dis-je pour minimiser.

-         Oui. Mais, c’est quand même un corps qui a trop souffert. Et en plus un goître !

Il a sans doute raison et moi, je n’ai plus l’esprit d’un gagnant. J’en ai marre. Mourir sous anesthésie, c’est plutôt enviable.

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