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J'ECRIS ET CHASSE LE HANDICAP
3 décembre 2010

N°20 Consultation, médecine de la douleur

Épisode 20

Après l’évocation de cette mort programmée, nos jérémiades sont ridicules.

Et pourtant, cet accident de la route a bouleversé ma vie, il a infléchi ma vie familiale, amoureuse, professionnelle, artistique et se rappelle à moi, jour après jour, nuit après nuit à cause DU MAL enduré. Espérer d’avoir moins mal, connaître un moment où le corps est silencieux. Est-ce encore possible ?

Aujourd’hui, j’ai passé beaucoup de temps à mettre les textes en ligne. J’ai mal au bassin, ma jambe gauche a des fourmillements, mon pied gauche est gelé. Je vais me bouger, prendre un quelque chose, tenter de me détendre, d’échapper à mon corps.

 Je relis les propos de François Geoffroy sur mes textes pour y trouver une raison pour pousser plus avant ce travail d’écriture.

Rien de particulier à t'en dire, que du bon dans cette façon de sauter d'une chose à l'autre, faisant devenir les différentes phrases comme "interactives" (mot à la mode), permettant de ne pas se lasser d'un pan de ton histoire, en sautillant dans un autre pan sans même sans rendre compte. Cela fait un texte pas casse-croûte du tout, pour un sujet qui aurait pu être... casse-pieds! Ce qui aurait fait: "dans nos deux cas de le dire" (formule raccourcie rigolote pour nos deux pieds, "beaux" peut-être mais bien fragiles!)

Depuis plusieurs jours, je suis en panne. Non pas que je n’ai rien à dire, mais plutôt parce que j’aurais trop à dire. La « râleuse » comme dit le gastroentérologue est prête à surgir mais quand je ne suis pas du tout contente, j’ai tendance à devenir muette. Même au copain François, l’écrivain, je n’ai rien dit sur la prothèse dentaire enfin en bouche ou sur la consultation, le lendemain, en médecine de la douleur.

Le médecin habituel avec lequel, je n’ai pas encore établi une vraie relation car à ma seconde visite, il était, comme je vous l’ai dit, pressé, n’était pas revenu de vacances. Donc, un remplaçant or je n’aime pas changer de médecin, mon cas n’est pas simple et les toubibs veulent une indication rapide. Je m’étais mentalement préparée à la consultation avec l’autre. J’avais fait l’effort de tenter de m’adapter à sa prescription, mais ce n’était pas concluant. Sur le répondeur, le service de médecine de la douleur avait fait savoir, qu’à cause de mes yeux, je devais rester à une gélule par prise. J’en étais alors à quatre par prise mais toujours très loin des doses nécessaires pour un mieux réel. J’étais redescendue à trois vu les difficultés de marche.

- Vous en êtes à combien ? Question sur un ton brutal, voire hargneux.

- J’en étais à quatre par prise…

Je n’ai pas le temps d’en dire davantage

- Pourquoi en prendre autant !

Je suis interloquée par son parler bourru sur la défensive. S’il a regardé mon dossier, il devrait savoir que tous les trois jours la dose était à augmenter. Sa question aurait dû être pourquoi n’ai-je expérimenté que des doses si faibles ?

J’avais prévu de répondre que j’attendais d’avoir ma nouvelle prothèse dentaire afin que les douleurs bucco gingivales cessent d’interférer.

Je garde le silence, je ne vais pas parler du problème de prothèse dentaire puisque, dans ce service, ce n’est pas son problème. L’histoire de ma jambe est peut-être de son ressort ! Je lui tends le compte-rendu du neurologue.

- Je lui dis sur un ton flegmatique, j’ai un déficit du membre inférieur gauche. Le fameux MIG dont je viens subitement de découvrir le sens car questionner ou faire de l’humour n’est pas une bonne idée avec ce docteur-là.

Feuille en main, il fait quelques grands pas, aucun commentaire sur la page avec des chiffres, ce n’est peut-être pas son truc et il râle à nouveau

- Combien de médecins, voyez-vous ? Et tous ces médicaments! ll cite les deux prescrits par mon premier médecin de la douleur qui a pris sa retraite, médicaments que j’ai repris puisque l'autre n’a pas eu l’effet souhaité. Je les ai longtemps arrêtés et à présent, ils ont de nouveau un effet réel.

Je ne lui réponds pas et je soliloque dans ma tête. Je ne vais chez un médecin que par contrainte. S’il y avait moins d’errances dans les diagnostics, une visite suffirait. Polytraumatisée signifie bien que les atteintes sont multiples et la personne qui en subit les inconvénients, c’est bien moi ! Une étudiante est également présente, le docteur l’ignore et elle, regarde la pointe de ses chaussures. Donc le dialogue ou monologue du médecin la met aussi mal à l’aise que moi.

-    je vais écrire au médecin traitant pour qu’un scanner ou IRM soit fait pour la jambe.

- Je lui signale que le médecin traitant n’est plus le même.

Soupir ? agitations des bras.

Comportement qui ne me donne pas envie de donner des explications. Je ne lui demande même pas ce que je dois prendre contre la douleur puisque le médicament à expérimenter selon son confrère n’est plus à prendre, il a remarqué que j’avais un traitement de la douleur tout autre sans se soucier de savoir qui l’avait prescrit, méthode d’assistance en date de 1989 et nous sommes en 2010.

- Ce sont les médicaments qui vous rendent endormie.

Evidemment, le traitement de l’inconnu est discutable mais s’il y a eu des progrès dans la pharmacopée, je ne demande qu’à en bénéficier. Depuis que je vais dans ce service, rien que des produits expérimentaux dont les toubibs ont l’air de se défier. Je trouvais bien le premier produit à l’essai mais le médecin a soutenu qu’il ne l’était pas. les effets auraient dû être plus remarquables Quant au suivant, je dois arrêter sans plus d’explications sauf que j’ai appris par le Net qu’un groupe de patients s’était constitué aux USA et portaient plainte contre ce médicament. La médecine de la douleur est loin d’être rôdée.

- Est-ce que vous avez fait de l’acupuncture ?

- Je réponds oui

- Alors ?

- C’était la mode de classer les traumatisés dans la catégorie fibromyalgie. Je ne suis pas une fibromyalgique aux dires de l'acupuncteur, donc pas d’effets avec l’acupuncture.

Ciel, la médecine aurait ses modes !

Que n’avais-je pas dit !Et grand dieu, tout ce que je pourrais en dire avec l'assentiment d'autres docteurs confirmés.

- Vous passerez au secrétariat pour un rendez-vous avec l’acupuncteur.

Encore un autre toubib, pensai-je.

Et sans bien comprendre, le médecin vint vers moi et me prit chaleureusement la main entre ses deux mains pour me dire au revoir.

J’avais beaucoup espéré sur cette consultation pour avoir moins mal alors le moral n’est pas au beau fixe. Et le rendez-vous chez l'acupuncteur est dans trois mois. Je vis toujours dans l'espérance d'une formule adaptée à mon cas. Puisque je suis née écrivain, j'ai pris le parti d'écrire les méandres de mon vécu comme une formule de thérapie.

 

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