Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'ECRIS ET CHASSE LE HANDICAP
5 décembre 2010

N°22 Maltraitance sur enfants

Episode 22

Bien plus tard, ma grand-mère m’emmena en consultation à l’hôpital militaire de Brest. J’avais des bosses sur le côté du crâne. Le médecin me regarda drôlement comme s’il voulait m’entendre dire le pourquoi de telles bosses. Je laissais parler ma grand-mère, elle avait l’habitude des militaires puisque femme d’officier.

A l’époque pas de scanner, il s’agirait de proliférations cartilagineuses, il prescrivit une préparation pour les dissoudre, les cheveux tomberaient mais ils repousseraient. Et tout se passa comme il avait dit.

Alors avec ce neurologue qui énumère les traces de fractures, j’aurais aimé savoir s’il y avait des traces au niveau de ces anciennes excroissances cartilagineuses. Moi-même, je ne sais pas bien ce à quoi, elles étaient dues. A force de tortures morales infligées par ma grand-mère qui m'écrabouillait de son mépris et de sa défiance puisque  j'"étais "issue d'une brebis galeuse, donc j'avais de qui  tenir", quand je n’en pouvais plus, je me cognais la tête avec les poings. C"était une façon de me soulager, de transformer la douleur morale en souffrance physique. Je restais un temps sonnée car j’y allais de toutes mes forces, étonnée que le crâne soit si résistant. La douleur morale se transformait en souffrence physique à l'égard de laquelle j'avais une endurance.

Quand ma mère était en rage et qu’elle martyrisait sa deuxième fille, mon petit frère, né prématuré,  se mettait à genoux et cognait son front contre le plancher. Une fois, il le fit sur le dallage et il fallut l’emmener à l’hôpital pour des points de suture. Le médecin dit à ma mère que si elle le voyait s’apprêtant à faire ce geste, il fallait lui donner une fessée et il ne recommencerait plus. Et ce fut exact. Que notre mère ne crise plus aurait été également efficace mais le toubib n’avait pas idée de pareils emportements. Elle était la fille d'une famille brestoise considérée

J’ai donc aussi appris la triple fracture du maxillaire. Et dire qu’au médecin expert judiciaire pour l’accident de la route, j’ai dit « non », quand il m’a posé la question

- L’état des dents, c’est l’accident ?

J’avais des couronnes et des dents sur pivots, alors qu’elles se soient barrées avec tout le branle-bas, quoi de plus normal ? Et au sortir du coma, j’ai mis encore du temps à me rendre compte qu’elles n’étaient plus là puisqu’on m’avait mis une prothèse provisoire en bouche afin que les muscles de la face ne s’affaissent pas.

Je croyais que mon dossier médical complet était à la disposition des experts. Il n’en était rien et il n’a pas été tenu compte du courrier fait par mon médecin de famille à leur intention. Et l’avocat ne faisait rien, il partait du principe que c’était le client qui était son meilleur défenseur. Il me l’avait dit mais encore aurait-il fallu que je sache que les docteurs en médecine et assermentés par le Tribunal n’étaient pas des hommes de foi au service des victimes et servaient plus lucrativement les assurances.

J’en étais donc, pour la troisième fois après l’accident de 1981 à refaire ma prothèse dentaire. La gestionnaire du Centre mutualiste dentaire n’est pas d’accord pour payer de nouveau le chirurgien dentiste pour refaire la prothèse sauf si un médecin conseil de la SS ordonne de refaire la prothèse, en ce cas-là, il faudra respecter l’injonction.

Et je fais un courrier et je suis convoquée chez le médecin conseil. Il regarde, me demande l’attitude de la chirurgienne dentiste. Elle avait prévu de refaire la prothèse mais la Directrice du Centre veut l’avis d’un médecin conseil. Silence lugubre dans une pièce exiguë.

Il me dit « au revoir » ; Je lui dis que j’aimerais qu’il me fasse un courrier.

- Je suis là pour donner des conseils, je n’ai rien à écrire. Votre dentiste dialogue avec vous, c’est bien. Et la Directrice du Centre ne peut lui dicter ce qu’elle doit faire.

En absolu, c’est peut-être juste mais moi, je reste sur le carreau comme deux ronds de flan.

Non ! Un collègue de ma dentiste est chargé de donner son avis. La prothèse serait belle. Il a fait des études, il le répète avec insistance pour m’affirmer que les douleurs gingivales ne peuvent aller au-delà du point d’articulation maxillaire, mandibule. En clair, j’ai tort d’avoir mal, je dois souffrir d’autre chose que de l’appareil.

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité